Quand tout s’est écroulé,
quand l’espoir de jours meilleurs s’en est allé,
quand plus rien ni personne ne peut vous consoler,
sur quelles bases voulez-vous reconstruire ?

La peine vous anéanti(e),
la peine ne peut pas plus vous anéantir,
vous êtes au cœur de la peine
et pourtant on vous dit qu’il faut vous reconstruire…

Comme un esclave qui se remet les chaines qu’on lui a coupées,
vous remontez les murs de votre prison
et on va vous acclamer pour ça.

Mais,
si tout en vous demande la Vie,
si tout en vous réclame la Paix,
si tout en vous implore la Joie,
alors,
abandonnez tout espoir de jours meilleurs,
restez au cœur de cette peine,
immergez-vous dans cette peine,
en pleine connaissance de cause,

voyez de quoi il en retourne.

Et réalisez que la peine n’a pas de fond
car au fond de la peine
réside la Joie.

(Recueil I - Poèmes du bout de la souffrance)