Se sauver,
se sauver de tous les malheurs,
se sauver
de toutes les souffrances,
se retirer
l’aiguille qui nous perce le coeur,
s’extraire
de notre enveloppe de boue toxique,
se laver
de notre monde intérieur
seul responsable
des malheurs du monde.

Se sauver,
se débarrasser
de notre vouloir,
de notre savoir,
de notre savoir-faire,
de notre savoir être,
reprendre à zéro tous les savoirs et tous les vouloirs,
se laisser aller à la volonté suprême,
celle qui n’est pas hors de nous,
celle qui n’est pas dans notre humanité,
celle qui naît à chaque instant,

dans notre cœur.

Se sauver,
sauver le monde.

(Recueil I - Poèmes du bout de la souffrance)