J’étais une terre aride,
une terre
tellement dure et sèche
qu’elle ne pouvait plus
recevoir et apprécier
l’eau douce de la pluie,
une terre
tellement dure et sèche
qu’un seul coup de foudre
suffit à percer
la vieille croûte
de cette terre
dure et sèche
et pénétrer mes profondeurs oubliées
depuis la nuit des temps,
un seul coup de foudre
suffit à initier l’irrigation
de ma terre
si dure et sèche
et ces canaux d’irrigation
ah ! je les ressentais
si bons et tendres
pour ma vieille peau
que je devins
fraîche et neuve
accueillant les larmes
comme les ondées de joie,
fertile à nouveau
fertile à jamais
et ma terre,
si dure et sèche,
devint friable et fine
ah ! je ne l’avais pas prévu,
si fine et tendre
à force d’être pénétrée
toujours plus
délicatement
dans des ramifications insoupçonnées
que cette terre
si fine et tendre,
avalée par cette eau de source,
absorbée par cette mer savoureuse
et naissante,
devint elle-même
eau de vie
et
j’apparus enfin
telle que je suis,
dans ma forme humaine,
si humaine
ah !
Si divine
aussi.