Au départ de notre souffrance, on croit qu'on est seul(e) avec cette souffrance.

Et puis, si on 'creuse' un peu, si on s'intéresse un tant soit peu à 'ce qui se passe', on comprend que cette souffrance ressentie en soi, elle est aussi exprimée dans les livres que l'on lit, dans les tableaux que l'on voit, dans les films que l'on regarde, à travers une expression artistique qui devient un peu comme une planche de salut, alors, on se sent moins seul(e), comme soigné(e) de notre solitude souffrante.

Et puis, on ressent qu'il reste encore un fond de souffrance et on se débat avec ça comme on peut.

Et puis, on réalise que notre intimité avec la souffrance est telle que, pour rien au monde, nous ne voulons la lâcher, ce qui nous fait redouter chaque occasion de nous en défaire. C'est un cap difficile à passer. Celui de voir cette intimité.

Et puis, nous rentrons dans la solitude extrême, celle qui annonce la FIN de la souffrance.

Mais, on ne peut pas passer de la solitude souffrante à celle qui ne souffre plus sans passer par la reconnaissance de notre intimité avec ce qui souffre en nous.